Folco de Baroncelli

Notice rédigée par Michel Baudat

Pour aller plus loin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Folco_de_Baroncelli

Né à Aix-en-Provence le 1ernovembre 1869 et mort le 15 décembre 1943 à Avignon.

Son père, Raymond de Baroncelli appartient à une famille florentine remontant au XIIIe siècle. La branche à laquelle il appartient s'est réfugiée en Provence au XVe siècle, après avoir fui la vengeance des Médicis. Sa famille possède depuis le début du XVIe sièclela seigneurie et le château de Javon (diocèse de Carpentras) ; toutefois le titre de marquis porté par le chef de famille n'est que de courtoisie. Leur principale demeure est située dans le centre d'Avignon et baptisée « hôtel de Baroncelli-Javon » avant d'être surnommée « palais du Roure » par Frédéric Mistral.

Après avoir suivi ses études au collège de la maîtrise épiscopale de Nîmes. Il passe son enfance à Bouillargues mais surtout au Château de Bellecôte près de Nîmes, chez sa grand-mère, la comtesse de Chazelle. C'est là qu'il va entendre parler provençal et rencontrer les gardians venus de Camargue pour mener les taureaux aux courses de Bouillargues.

Revenu dans la demeure familiale d'Avignon il y rencontre Roumanille, dont la librairie était voisine de l'Hôtel de Javon, et Mistral en 1889. Il s'enthousiasme pour la langue provençale qu'il introduit dans son milieu familial, par essence aristocratique. Dès 1890, il publie un premier ouvrage en provençal, la nouvelle Babali. Mistral lui confie l'année suivante la direction de son journal L'Aiòli. En 1905, il devient majoral du Félibrige.

En 1895, il se rend en Camargue et monte une manade, la Manado Santenco (la Manade saintine), aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Peu de temps auparavant, le 7 février 1895, il avait épousé Henriette Constantin, fille d'Henri Constantin, propriétaire du Domaine des Fines Roches à Châteauneuf-du-Pape. Le 30 juillet 1899, il s'installe définitivement aux Saintes-Maries-de-la-Mer et loue le Mas de l’Amarée.

En 1905, il fait connaissance à Paris de Joe Hamman, qui lui présente Buffalo Bill. Baroncelli lui propose les services de ses gardians qui participent aux spectacles que Buffalo Bill organise alors dans le cadre de son Wild West Show. Il y trouvera l'inspiration pour créer ses jeux de gardians. À partir de 1909, Baroncelli met à la disposition d'Hamman ses gardians et ses taureaux pour ses films faits en Camargue, qui seront parmi les premiers Westerns tournés, outre ceux réalisés aux États-Unis.

En mai 1908, il rencontre à Arles, l'industriel Jules Charles-Roux et la femme de lettres Jeanne de Flandreysy à l'occasion du tournage de la première version cinématographique deMireille.

Dès le début du XXe siècle, le marquis s’attelle avec d’autres à la reconquête de la pure race Camargue, tout comme il participe activement à la codification de la course camarguaise naissante.

Le 16 septembre 1909, il crée l'association Nacioun gardiano (« Nation gardiane ») pour défendre et maintenir les traditions camarguaises. Il avait aussi participé à la sauvegarde de la Confrérie des Gardians de Saint-Georges, fondée à Arles en 1512 et qui était menacée de disparition.

Mobilisé de la guerre de 1914-1918, il est affecté à la garde du détachement des prisonniers de guerre internés au fort de Peccais près d'Aigues-Mortes, puis, en 1917, sur attestation du maire des Saintes-Maries, il est considéré comme exploitant agricole et autorisé à séjourner au mas de l'Amarée pour les nécessités de son élevage.

À la fin de la Guerre et plus précisément le 18 avril 1918, Jeanne de Flandreysy, associée à son père Étienne Mellier, rachète le palais du Roure. C'est à cette époque que Jeanne de Flandreysy l’incite à écrire.

En 1924, il demande à l'illustrateur Hermann-Paul de concevoir et dessiner la croix camarguaise, dont le modèle est réalisé par Joseph Barbanson, forgeron aux Saintes-Maries-de-la-Mer. La croix est inaugurée le 7 juillet 1926 sur un terre-plein de l’ancienne sortie sud-est de la cité camarguaise.

Toutefois, les problèmes financiers s’accumulent et en 1930, désargenté, il doit quitter le mas de l'Amarée dont il n'est que locataire. Les Saintois se cotisent alors et lui offrent un terrain sur lequel il construit une réplique du mas de l'Amarée, le mas du Simbèu.

La fin des années 1930 n'est pas très heureuse ; en février 1935, il tombe gravement malade puis est très affecté par le décès de son épouse, survenu le 8 août 1936. En 1938, à nouveau gravement malade, il est transporté d’urgence au centre médical de Nîmes. Et à la veille de la guerre, en février 1939, c’est la fin de sa manade.

En 1942, les Allemands s'installent, dans son mas du Simbèu. Le 17 février 1943, le marquis de Baroncelli en est expulsé et s’installe dans le village même des Saintes, chez sa fille, dans l'ancienne maison d'Herman-Paul. Au bout de quelques mois, souffrant des suites d'un coup de pied de cheval, il va vivre dans l'hôtel de la famille Aubanel à Avignon où il meurt le 15 décembre 1943.

Le 21 juillet 1951, les cendres du Marqués sont transférées dans un tombeau à l’endroit même où se trouvait le mas du Simbèu, détruit en 1944 lors du départ des troupes allemandes.

Folco de Baroncelli