Jean BESSAT

 

 

Notice rédigée par Christophe Gonzalès

 

 

            Fils de vigneron et natif de Beaucaire, Jean Bessat (1873-1963) fréquente d’abord l’Ecole primaire supérieure et participe rapidement aux travaux de la terre en compagnie de son père qui ne connaissait que la langue provençale. Il sera par la suite employé de la Compagnie des Chemins de fer des Bouches-du-Rhône, ce qui lui valut, après sa nomination à la gare du Paradou, vers 1910, de connaître Charloun Rieu, rencontre qui lui révéla tout à la fois le monde poétique et celui du Félibrige. Inscrit mainteneur du Félibrige dès 1912, le voilà cabiscol de l’Escolo mistralenco d’Arles en 1924, Syndic de la Maintenance de Provence de 1930 à 1934, clavaire du Félibrige de 1932 à 1937 puis majoral (Cigale de l’Olivier) en 1932.

Il est l’auteur de comédies: Un jujamen bèn rendu (1934), L’Enfant (1936), Es jamai trop tard. En poésie, il a publié : Segren e cascai, Cant de Païsan (1927, avec des illustrations d’Etienne Laget), A la desciso, Rapugo (1942). On lui doit encore des contes : Li Meissoun (1924), Lou Galeja fres (1927), Li conte de Mestre Jan (1933, avec des dessins d’Étienne Laget), des études, comme La fiero de Bèucaire,Charloun Rieu dóu Paradou (1944), Antonieto de Bèu-Caire. En 1946, il publie un recueil de pensées, bilingue : Au vènt dis ouro, au gré du vent. Il a composé des textes de chansons sur des musiques de Jacques Reybert (des romances telles que « Mïoun », « Mirèio », « Louïso » « La chato i bèus iue », ou des chansonnettes, parfois dites « comiques », comme « Pèu-Pèu », « Lou Castagnaire », « A la fanfaro », « Lou Marchand ambulant »,« La fèbre dóu travai »).

Jean Bessat est membre de l’Académie régionale d’Arles dès sa création. Au mois de février 1945, il succède à Fernand Benoît à la tête de la Compagnie refondée et devenue Académie d’Arles. C’est donc lui qui affronta les diverses convocations et démarches, tant à la sous-préfecture qu’à la préfecture, après l’épisode de la guerre et l’engagement maréchaliste de la Compagnie, démarches au terme desquelles l’Académie pouvait librement se consacrer à l’exécution de son programme, bien que la Revue d’Arles fût d’abord suspendue, puis définitivement remplacée par un Bulletin mensuel.

            Il démissionne de l'Académie en décembre 1946,date à laquelle il quitte la ville, ce qui implique un interim de Louis Ginoux, vice-président, et conduit à l’élection de Raphaël Richard. De retour six ans plus tard, il est de nouveau reçu le 1er janvier 1953.

            Outre ses activités liées aux obligations de sa présidence et outre des cours de langue et littérature provençales donnés dans le cadre de l’Académie,Jean Bessat a encore présenté certains deses ouvrages devant ses confrères, par exemple Au Vent dis ouro / Au gré du Temps, le 14 mars 1946. Le 16 mai de la même année, il évoquait la vie et l’œuvre de Charloun Rieu et le 22 novembre 53, il donnait une conférence sur le moulin de Daudet.

 

Jean Bessat