Léopold LELÉE

 

Notice rédigée par

 

 

            Ce XXe siècle venait à peine de naître quand le peintre de Chemazé inaugura de son crayon magique l’An I de l’Arlésienne, la sienne, dont la divine beauté multimillénaire fera l’admiration de l’univers. Tant il est vrai que ses aînées, l’Arlésienne de Daudet qu’on joue toujours mais ne voit jamais, et celle de Van Gogh qu’on ignorait encore, n’eurent pas l’heur de plaire aussi spontanément ni aussi durablement…

            Depuis, la moderne Tanagra de Lelée, authentique fille d’Hellène au port hiératique, reflète et résume tout le charme et la puissance de cet artiste dans l’esprit de la poésie de Frédéric Mistral, de Gabriel Boissy et de Joseph d’Arbaud, qu’elle illustre avec tant de bonheur et de succès.

            Message d’un style inégalable, où la sûreté d’exécution, la fermeté du dessin, l’autorité des couleurs exactes et précises aux tons mordorés, la synthèse d’une lumière gris-bleu dévorée par le soleil, entourent l’œuvre d’une aura d’harmonie et de rythme musical dont Lelée possédait à merveille l’étonnant secret. Car ces vibrations s’inscrivent parmi les plus éloquentes de l’Art universel, mis en scène avec la sincérité des coroplastes primitifs, la fascination envoûtante des meilleures iconographies grecques ou slaves, comme une sorte de Puvis de Chavannes folklorique, qui farandolerait entre la plénitude plastique d’Ingres et la fantaisie audacieuse de Picasso.

            Plus que le témoignage d’une époque, d’une civilisation ou d’une culture, la belle ouvrage de Léo Lelée restera pour la postérité comme un hymne à la Beauté. Un hymne exalté par l’amour et la joie de vivre, transcendé par le culte de la perfection,  émanation sublime de la spiritualité talentueuse de cet artiste d’exception à l’âme juste et bonne, qui avait choisi la Provence pour seconde Patrie…

Né en décembre 1872 à Chemazé (Mayenne), † le 26 juin 1947 à Arles.

Études classiques au lycée de Laval. Professeur à Saint-Quentin puis à Roubaix. Devient l’un des maîtres de l’Art Nouveau. Il crée des cartes postales ; il est aquarelliste, affichiste. Puis il vient habiter à Arles, s’installe ensuite à Fontvieille. Vice-président de la Société des Amis des Moulins d’Alphonse Daudet.

Léo Lelée