Général Marcel Audema

 

Notice rédigée par Claude Suc

 

         Marcel Audema est né le 23 novembre 1920 à Castries, dans l’Hérault, mais il grandira au mas de Cabassole, en Camargue. La Camargue, il la relatera dans ses écrits, entre autres dans « Cabassole : un mas en Camargue entre les deux guerres mondiales », et « Li Viounet », l’histoire de la famille Yonnet, qui est celle de son épouse Renée, de 1792 à 1917, rédigée en provençal avant d’être traduite en français.

         Il réalisa également la traduction et l’édition en provençal d’œuvres de Pétrarque et de Giono et même de poèmes de l’anglais au provençal.

         Sa scolarité se déroulera au collège Frédéric Mistral à Arles où il fut pensionnaire dès l’âge de 7 ans et pendant 11 ans, soit toute sa scolarité primaire et secondaire.

         A partir des classes préparatoires de Montpellier il intégrera l’école de Saint-Cyr avec la promotion 1941, promotion Charles de Foucault.

         La même année, l’école de Saint-Cyr est repliée à Aix-en-Provence et l’année suivante, avec l’invasion de la zone libre, elle est dissoute.

         En novembre 1943, Marcel Audema  rejoint les rangs de l’ORA, l’Organisation de Résistance de l’Armée. Il est désigné comme adjoint militaire de Julien Chavoutier et prendra une part très active aux opérations de la libération d’Arles du 22 au 24 août 1944.

         Le 31 août, il épouse Renée Richaud dans l'église de la Major, c'était le premier mariage célébré après la libération de la ville. Puis, c'est le rengagement à Marseille au sein du 9e régiment de Zouaves, avec lequel il partira pour la région de Belfort avec la montée au front, les combats farouches, les pertes nombreuses mais l’épopée victorieuse de l’Armée de Lattre dans sa libération de l’Alsace, la poursuite de l’ennemi en Allemagne jusqu’à la frontière autrichienne, jusqu’au cessez-le-feu du 7 mai 1945 et l’armistice du 8 mai.

         Ensuite ce sera l'Autriche, Coëtquidan, St Maixent,  Pau (où il acquiert son brevet de parachutiste) et enfin en Algérie.

         Ses deux enfants naîtront pendant cette période, Christian à Arles en décembre 1945 et Catherine à Philippeville en décembre 1947.

         En septembre 1948, il embarquait pour l'Indochine, où il sera blessé ; en mars 1950, le capitaine Audema est fait chevalier de la Légion d’honneur, et en janvier 1954, il effectue un deuxième séjour en Indochine, dans un poste d’état-major cette fois, d’où il vivra avec tristesse et amertume la débâcle de Dien Bien Phu puis les longues et complexes tractations politiques qui virent le départ de la France de cette région du monde.

         La fin des années 50 verra émerger le conflit d'Algérie et le commandant Audema y vivra un séjour complexe, avec des d’opérations militaires sévères dans le bled constantinois, puis, de délicates missions  qu’il mena à bien grâce à la finesse de son commandement et à ses talents de diplomate.

         À son retour en France en août 1962, sa carrière d’officier allait désormais se dérouler en temps de paix. Il sera entre autres chef de corps à la tête du 9e régiment de chasseurs parachutistes à Toulouse de 1965 à 1967, et le dernier, à la 12e division militaire territoriale, à Versailles, où il est nommé général de brigade et d’où il quittera le service le 23 novembre 1975, après 34 ans passés dans l’armée.

 

Il était titulaire de nombreuses décorations :

- croix de guerre 1939-1945 avec deux citations dont l’une pour les événements arlésiens,

- croix de guerre « Théâtres d’opérations extérieures » avec 5 citations pour les séjours en Indochine,

- croix de la valeur militaire avec une citation pour l’Algérie.

         Il a gravi les différents grades, jusqu’à celui de commandeur, dans l’ordre national du mérite d’une part et, le 14 juillet 2012 à Arles, dans l’ordre de la Légion d’honneur.

En 1977 et 1978, il participera à la remise sur pied de l’Institut Pasteur de Téhéran.

         C'est alors que Marcel Audema put se livrer à ses passions d’historien, d'écrivain, de traducteur et de félibre. Il était membre du conseil d’administration des Amis du Vieil Arles.

         L’Académie d’Arles l’accueille dans ses rangs en novembre 1990 au fauteuil n°7, et il sera très fier que son petit-fils, venu spécialement d'Angleterre, aie pu assister à sa réception solennelle.

         Depuis, il présentera de nombreuses conférences dont les thèmes iront de la romanité en Algérie, à  Ferdousi dans la littérature persane,  La chrétienté en Indochine, La bataille de Dên Biên Phu, ou  La résistance à Arles, pour ne citer que celles-là.

         Marcel Audema s'éteindra le 3 mai 2016.

 

         Les membres de l'Académie d'Arles gardent de Marcel Audema, le souvenir d’un homme droit, rigoureux, sportif  mais aussi d’une vraie modestie,  discret, d’une courtoisie et d’une distinction de tous les instants.

 

Marcel Audema