Chanoine Pierre Rachet

Notice rédigée par Bruno Matéos

 

Pierre Rachet est né à Saint-Rémy-de-Provence le 10 février 1914, fils de Jean Rachet et de Marie Roumanille. Tout jeune il est initié à la musique et prend des cours de violon. Il se produit en public pour la première fois le 2 juillet 1921 au patronage de Saint-Martin, et trois ans plus tard dans l’orchestre local dirigé par le compositeur et organiste Gabriel Saint-René-Taillandier (1861-1931), ancien élève de César Franck, qui s’était retiré à Saint-Rémy. Pierre Rachet poursuit ses études à Avignon au pensionnat Joseph-Vernet et au Conservatoire de musique. C’est dans l’ancienne cité papale que la rencontre d’un moine franciscain lui révèle sa vocation. En octobre 1928 il entre au Petit séminaire d’Aix-en-Provence où il se distingue par de brillantes études dans toutes les disciplines. Sa vocation sacerdotale s’étant affirmée, il entre au Grand séminaire d’Aix où il reçoit la tonsure le 29 juin 1933. Sa formation est interrompue par les deux années de service militaire ; il entre à Saint-Cyr et y obtient le grade de sous-lieutenant. Après son retour à la vie civile il poursuit les étapes qui le conduiront à l’ordination presbytérale le 29 juin 1936.

Le 15 août 1937 le jeune abbé Rachet est installé vicaire à Saint-Trophime d’Arles où il remplace le Maître de chapelle, l’abbé Joseph Dagand, qui vient de mourir. Mais très vite il est rappelé sous les drapeaux par la mobilisation le 27 août 1939. Il participe comme lieutenant à la débâcle de 1940 qui se termine pour lui dans la région de Périgueux.

Sans doute ravivée par la guerre, la vocation première de Pierre Rachet pour la vie monastique le conduit le 9 janvier 1941 chez les dominicains de Toulouse où il prononcera des vœux simples le 2 février 1942. Mais sa santé fragile ne lui permettra pas de  suivre le mode de vie exigeant des dominicains et il rentrera à Arles en novembre 1944 pour y retrouver sa charge de Maître de chapelle et d’aumônier de l’hôpital.

Une vocation à l’enseignement était née entre temps et allait se concrétiser à l’école Saint-Étienne de 1947 à 1954. Nommé ensuite aumônier au pensionnat Saint-Charles il est appelé à y enseigner la philosophie qu’il a étudiée à la faculté de Montpellier. Chargé à partir de 1958 du cours de Littérature et de Philosophie au pensionnat Saint-Charles, l’abbé Rachet (nommé chanoine en 1949) dispensera pendant de nombreuses années un enseignement distingué, fin et rigoureux, d’une valeur culturelle puisée aux sources les plus sûres et unanimement appréciée.

Le chanoine Rachet composa de nombreuses œuvres musicales dont deux messes : la messe du concile et la petite messe provençale qu’il avait voulue adaptée à la plus modeste assemblée. Parallèlement à la composition, il se dévouait à l’enseignement musical et fut pendant de nombreuses années professeur puis directeur de l’orchestre de cuivres de l’école de musique. Il était titulaire de l’orgue de l’église Saint-Julien puis de celui de Saint-Trophime à partir de 1976. Frappé par une maladie invalidante, le chanoine Rachet mourut le 21 février 1982.

Membre de l’Académie de Vaucluse depuis le 3 novembre 1955, Pierre Rachet avait été élu à  l’Académie d’Arles en 1956 ; il en fut directeur en exercice en novembre 1966. Il prononça plusieurs conférences pour la Compagnie dont l’une à l’occasion du trois-centième anniversaire sur l’Éloge funèbre de M. le duc de Saint-Aignan par M. de Manville de l’Académie royale d’Arles. À la demande du R.P. Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus il avait publié en 1957 dans la revue Carmel une très belle étude :  De la contemplation humaine à la contemplation chrétienne.

Pierre Rachet