Yvan Audouard
Notice rédigée par Michel Baudat
Admis à l'académie d'Arles en 1941.
Yvan Audouard naquit le 27 février 1914 à Saïgon où son père, militaire, originaire d'Avignon, avait été envoyé accompagné de son épouse Baptistine Balestre. Lors de la déclaration de guerre, alors que son père fut envoyé sur le front, Yvan, sa mère et sa tante allèrent habiter à Marseille. En 1929, son père vint s'installer à Arles où il tint, pendant trente ans, une librairie, la "Librairie Provençale", aux pieds des arènes. Il fut aussi nommé président de l'office du tourisme d'Arles. Cette librairie vendait aussi les toiles du peintre Lelée.
A 16 ans, après des études au collège d'Arles, Yvan Audouard, commença a écrire des poèmes. Puis il alla à Paris suivre ses études d'Hypokhâgne, Khâgne à l’École Normale Supérieure. Il passa par le lycée Louis Le Grand puis alla à la faculté de Lettres. Licencié en philosophie il obtint une bourse pour un séjour de 10 mois en Angleterre à l'issu duquel il fut nommé, en 1938, professeur d'anglais à l’École Normale d'instituteurs de Bordeaux puis, en 1940, au lycée Frédéric Mistral d'Arles. Mobilisé en 1940 il fit ses classes à Montpellier, Sète puis à Saint-Maixent où il rencontra le philosophe Pierre Boutang. Après l'armistice et la démobilisation il reprit ses cours au lycée d'Arles
En 1941 il entra à l'Académie d'Arles et s'occupa de la Revue d'Arles. Il en fut même rédacteur en chef pour un seul numéro puis démissionna suite à une opposition sur le choix de la photo de couverture. Soupçonné d'être un "gaucho-communiste" il quitta l'enseignement et alla à Paris où il exerça de petits métiers substantiels. Après la Libération il s'orienta vers le journalisme ("Franc-tireur", "Libé-soir"...) En 1955 il publia "Les liqueurs fortes", roman autobiographique de jeunesse duquel il dira "que rien finalement n'est vrai". Il produisit ensuite une tragédie en trois actes : "La guerre civile". Peu à peu il s'orienta vers romancier et dialoguiste. Deux prix littéraires, en 1953 le prix de l'humour décerné à "Catherine pour la vie" et en 1955 le prix Rabelais attribué à "Brune hors série". C'est à cette époque qu'il épousa Françoise Thirion, fille d'André Thirion, un des fondateurs du surréalisme et petite fille du compositeur Louis Thirion. Elle même se lança dans une série de romans sous le pseudonyme de Marianne Antoine, prénoms de ses deux enfants. Antoine se lancera lui aussi dans la littérature. Peu à peu Yvan Audouard va toucher à tout : émissions de radio puis de télévision, chansons, vingt dialogues de films, une soixantaine de roman sans compter les essais et d'innombrables articles de presse, en particulier dans Le Canard enchaîné auquel il restera fidèle.
Lorsqu'ils ne sont pas à Paris, les Audouard viennent souvent à Arles où ils ont acheté une maison au 14 rue Diderot, à deux pas des arènes, ou dans un mazet acheté à Fontvieille.
Il mourut à Paris le 21 mars 2004.
Principaux ouvrages : Liqueurs fortes, 1946. Recherche de Paul Valéry, Albi, Éditions du Languedoc, 1946. Au petit poil, Éditions du scorpion, 1949. La Belle Embellie, Horay, 1953. À Catherine pour la vie, Pierre horay, 1953. Brune Hors Série, Éditions de Paris, 1955. Vie à crédit, Horay, 1955. Minute d'égarement, Série blonde, 1956. Bout d'essai, Série blonde, 1956. Cartouche ou la rage de vivre, Éditions de Paris, 1957. À la belle hormone, Série blonde, 1957. Les Lions d'Arles, Lausanne, La Thune Du Guay, 1957. Cocagne, Lausanne, La Thune Du Guay, 1960. Pas de panique, Plon, 1963. Camargue, Rencontre, 1965. Les Aventures du Vertueux : Le Vertueux a tous les vices, Plon, 1965. Le Vertueux à Tahiti, Plon, 1965. Les Chemins faciles, Plon, 1966. Les Secrets de leur réussite, interviews presque imaginaires, Pauvert, 1967. Le Vertueux descend à New York, Plon, 1967. Le Vertueux chez les poulets. Bons baisers de Fontvieille, Plon, 1970. Audouard raconte Pagnol, Stock, 1973. Lettre ouverte aux cons (Collection Lettre Ouverte), Albin Michel, 1974. Il se fait tard pour faire la fête, Albin Michel, 1976. Dîner avec Giscard, Plon, 1976. L'Heure d'été, Stock, 1978. La Complainte du malfrat perturbé, Jullian, 1979. L'Apprenti fada, Stock, 1979. Un homme à nous, Hachette, 1982. La Clémence d'Auguste, Albin Michel, 1985. Cinquante ans d'impertinence, Le pré aux Clercs, 1987. Les nouveaux contes de ma Provence, Le pré aux Clercs, 1987. Marie, Fixot, Collection « Le Mot et l'Image », 1987. La Belle bleue, Fixot, 1989. Almanach égoïste à l'usage de quelques-uns, Rivages, 1990. Lettres de mon pigeonnier, Le pré aux Clercs, 1991. Ma Provence. Romans et contes, Plon, 1993. La connerie n'est plus ce qu'elle était, Plon, 1993. Provence, Bergère de lumière et de vent, Laffont, 1995. La Provence de village en village, avec Pierre Pellet, Éditions Ouest-France, 2007.
Garagnon (R.), "Audouard l'arlésien", dans Bulletin des Amis du Vieil Arles, n°121-122, déc. 2003-mars 2004, p.87-89. Gay (M.), "Rendez-vous avec Yvan Audourd", dans Bulletin des Amis du Vieil Arles, n°130, sept. 2006, p. 28-47 ; n°132, mars 2007, p. 3-32. "Inoubliable corrida", dans Arles Magazine, février 1991 n°72-2. p. 7. |
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